De les consultes en farem moltes lectures i n'haurà d'esdevenir, encara més, molta feina útil. Però una de les conseqüències colaterals més importants ha estat el ressò internacional que han tingut i que ens ha posat al mapa del món en lletres majúscules. Els diaris i les cadenes de televisió més importants n'han parlat i a primera pàgina. Per exemple, Al Jahzira, cadena que segueixen atentament tots els musulmans del món, ha destacat la importància del vot atorgat als estrangers, que, en el cas dels marroquins, ha estat la primera vegada que se'ls atorga a cap indret. Reprodueixo la crònica publicada al diari "Le Monde" per la seva importància.
Les nationalistes catalans organisent un "référendum"
par Jean-Jacques Bozonnet
LE MONDE | 12.12.09
Vic (Catalogne) Envoyé spécial
Un isoloir dans un temple romain, cela change des salles de classe ou des annexes de mairie. Le magnifique vestige antique, dans le centre médiéval de la cité, est l'un des neuf bureaux de vote mis à la disposition des 25 000 électeurs de Vic, conviés dimanche 13 décembre, comme les habitants de 168 autres localités de Catalogne, à un référendum pas comme les autres.
Dans le canton d'Osona, le seul où l'on vote dans toutes les communes (34), 126 bureaux sont à la disposition des 118 000 électeurs inscrits. On vote dans des locaux syndicaux et associatifs, dans des salles paroissiales et des théâtres. A Manlleu, la deuxième ville du canton, l'imam avait même proposé sa mosquée, avant de se rétracter. "Sur pression de Madrid", assure-t-on, sans la moindre preuve, dans les cafés alentour.
Il est vrai que ces référendums locaux, organisés par des plates-formes citoyennes, ont tout pour déplaire au pouvoir central. "Etes-vous favorable à ce que la Catalogne soit un Etat souverain, social et démocratique, intégré dans l'Union européenne ?" : telle est la question que pose cette consultation sans valeur juridique, mais dont tous les partis redoutent les retombées politiques.
Le oui l'emportera, nul n'en doute.
C'est le chiffre de la participation que scruteront les états-majors des partis. Pour l'intellectuel Julià de Jodar, venu à Vic pour participer à une réunion publique en faveur du "oui", "le résultat donnera une bonne radiographie de l'état de conscience des Catalans les plus déterminés".
Depuis jeudi, plus de 4 000 électeurs de Vic ont déjà voté par anticipation. Si cette forte participation se confirmait, dimanche soir, dans l'ensemble des villes et villages concernés, cela consacrerait la montée significative du sentiment indépendantiste observé depuis quelques années.
Pour Alfons Lopez Tena, responsable de la plate-forme Osona Decideix, qui a organisé le scrutin dans les 34 communes du canton de Vic, le succès sera au rendez-vous si la participation se situe dans une fourchette de 35 % à 50 %, la valeur de référence étant le référendum pour la Constitution européenne qui n'avait pas attiré plus de 45 % d'électeurs. Cette fois, les urnes sont ouvertes aux mineurs de 16 ans et aux étrangers extracommunautaires. Danjoma, un Ghanéen de 37 ans, installé à Vic depuis 2001, explique dans un catalan impeccable qu'il ira voter ; son "oui" sera franc et massif comme son rire quand il dit se sentir "afro-catalan". Pour sa communauté, il parie sur l'avenir : "Si on nous permet de voter aujourd'hui, cela signifie que nous aurons le droit de vote dans une Catalogne indépendante."
La frénésie de référendums sur l'indépendance, tous organisés et financés par des structures issues de la société civile, est née après le succès populaire d'une initiative de ce type à Arenys de Munt, un bourg de 8 000 habitants près de Barcelone, le 13 septembre.
D'autres vagues de consultations sont prévues début 2010, dont une à Gérone, et une autre peut-être à Barcelone. Une génération spontanée qui a "surpris et débordé les partis", reconnaît Joan Ridao, de Esquerra republicana catalana (ERC), la formation catalane pourtant ouvertement séparatiste.
"Il y a eu une explosion à la base. La raison de fond est la frustration d'un peuple", estime Alfons Lopez Tena. Chacun a ses raisons d'aller aux urnes, mais tous parlent du "manque de respect", voire des "humiliations" dont souffrirait la Catalogne. Bien sûr, il y a le nouveau statut qui, remplaçant celui de 1979, devait élargir l'autonomie de la Generalitat, notamment sur le plan de la politique fiscale. Les Catalans l'attendent depuis 2003. Proposé par le Parlement régional, voté moyennant quelques restrictions par le Parlement de Madrid, puis ratifié par référendum par les Catalans en 2006, le texte est depuis près de quatre ans en cale sèche au Conseil constitutionnel.
S'il venait à être retoqué, ou seulement raboté dans les prochains jours, comme le laissent entendre des fuites dans la presse, il faudrait s'attendre à une radicalisation politique en Catalogne, analysent la plupart des observateurs. Dans un éditorial commun titré "La dignité de la Catalogne", douze journaux catalans ont dénoncé, le 26 novembre, "le croissant ras-le-bol de devoir supporter le regard courroucé de ceux qui continuent à percevoir l'identité catalane comme un défaut de fabrication empêchant l'Espagne d'atteindre une impossible et rêvée uniformité".
Pour les indépendantistes affirmés, comme Julià de Jodar, "le statut, c'est déjà du passé, il est politiquement mort". Mais pour la majorité, son rejet ajouterait à la désaffection de la société catalane pour sa classe politique, accusée de mal défendre les intérêts d'une Catalogne spoliée par le reste de l'Espagne : de récentes coupures géantes d'électricité ou le chaos du réseau des trains régionaux ont réamorcé la thèse d'une région attardée en matière d'infrastructures alors qu'elle paie pour les autres communautés autonomes.
Le sentiment d'injustice commence à gagner les milieux catalans les plus modérés : "Peut-être que l'histoire va nous amener à demander énergiquement l'indépendance alors que ce n'était pas du tout dans notre intention de départ", s'interroge l'écrivain Alex Susanna, gestionnaire de la fameuse Pedrera - l'immeuble la plus connu d'Antoni Gaudi - à Barcelone.
Ce que Xavier Cortacans Pujol, le jeune libraire de Vic, résume d'une formule plus abrupte : "Plus le gouvernement de Madrid nous maltraite, plus nous nous sentons indépendantistes."
Dans le canton d'Osona, le seul où l'on vote dans toutes les communes (34), 126 bureaux sont à la disposition des 118 000 électeurs inscrits. On vote dans des locaux syndicaux et associatifs, dans des salles paroissiales et des théâtres. A Manlleu, la deuxième ville du canton, l'imam avait même proposé sa mosquée, avant de se rétracter. "Sur pression de Madrid", assure-t-on, sans la moindre preuve, dans les cafés alentour.
Il est vrai que ces référendums locaux, organisés par des plates-formes citoyennes, ont tout pour déplaire au pouvoir central. "Etes-vous favorable à ce que la Catalogne soit un Etat souverain, social et démocratique, intégré dans l'Union européenne ?" : telle est la question que pose cette consultation sans valeur juridique, mais dont tous les partis redoutent les retombées politiques.
Le oui l'emportera, nul n'en doute.
C'est le chiffre de la participation que scruteront les états-majors des partis. Pour l'intellectuel Julià de Jodar, venu à Vic pour participer à une réunion publique en faveur du "oui", "le résultat donnera une bonne radiographie de l'état de conscience des Catalans les plus déterminés".
Depuis jeudi, plus de 4 000 électeurs de Vic ont déjà voté par anticipation. Si cette forte participation se confirmait, dimanche soir, dans l'ensemble des villes et villages concernés, cela consacrerait la montée significative du sentiment indépendantiste observé depuis quelques années.
Pour Alfons Lopez Tena, responsable de la plate-forme Osona Decideix, qui a organisé le scrutin dans les 34 communes du canton de Vic, le succès sera au rendez-vous si la participation se situe dans une fourchette de 35 % à 50 %, la valeur de référence étant le référendum pour la Constitution européenne qui n'avait pas attiré plus de 45 % d'électeurs. Cette fois, les urnes sont ouvertes aux mineurs de 16 ans et aux étrangers extracommunautaires. Danjoma, un Ghanéen de 37 ans, installé à Vic depuis 2001, explique dans un catalan impeccable qu'il ira voter ; son "oui" sera franc et massif comme son rire quand il dit se sentir "afro-catalan". Pour sa communauté, il parie sur l'avenir : "Si on nous permet de voter aujourd'hui, cela signifie que nous aurons le droit de vote dans une Catalogne indépendante."
La frénésie de référendums sur l'indépendance, tous organisés et financés par des structures issues de la société civile, est née après le succès populaire d'une initiative de ce type à Arenys de Munt, un bourg de 8 000 habitants près de Barcelone, le 13 septembre.
D'autres vagues de consultations sont prévues début 2010, dont une à Gérone, et une autre peut-être à Barcelone. Une génération spontanée qui a "surpris et débordé les partis", reconnaît Joan Ridao, de Esquerra republicana catalana (ERC), la formation catalane pourtant ouvertement séparatiste.
"Il y a eu une explosion à la base. La raison de fond est la frustration d'un peuple", estime Alfons Lopez Tena. Chacun a ses raisons d'aller aux urnes, mais tous parlent du "manque de respect", voire des "humiliations" dont souffrirait la Catalogne. Bien sûr, il y a le nouveau statut qui, remplaçant celui de 1979, devait élargir l'autonomie de la Generalitat, notamment sur le plan de la politique fiscale. Les Catalans l'attendent depuis 2003. Proposé par le Parlement régional, voté moyennant quelques restrictions par le Parlement de Madrid, puis ratifié par référendum par les Catalans en 2006, le texte est depuis près de quatre ans en cale sèche au Conseil constitutionnel.
S'il venait à être retoqué, ou seulement raboté dans les prochains jours, comme le laissent entendre des fuites dans la presse, il faudrait s'attendre à une radicalisation politique en Catalogne, analysent la plupart des observateurs. Dans un éditorial commun titré "La dignité de la Catalogne", douze journaux catalans ont dénoncé, le 26 novembre, "le croissant ras-le-bol de devoir supporter le regard courroucé de ceux qui continuent à percevoir l'identité catalane comme un défaut de fabrication empêchant l'Espagne d'atteindre une impossible et rêvée uniformité".
Pour les indépendantistes affirmés, comme Julià de Jodar, "le statut, c'est déjà du passé, il est politiquement mort". Mais pour la majorité, son rejet ajouterait à la désaffection de la société catalane pour sa classe politique, accusée de mal défendre les intérêts d'une Catalogne spoliée par le reste de l'Espagne : de récentes coupures géantes d'électricité ou le chaos du réseau des trains régionaux ont réamorcé la thèse d'une région attardée en matière d'infrastructures alors qu'elle paie pour les autres communautés autonomes.
Le sentiment d'injustice commence à gagner les milieux catalans les plus modérés : "Peut-être que l'histoire va nous amener à demander énergiquement l'indépendance alors que ce n'était pas du tout dans notre intention de départ", s'interroge l'écrivain Alex Susanna, gestionnaire de la fameuse Pedrera - l'immeuble la plus connu d'Antoni Gaudi - à Barcelone.
Ce que Xavier Cortacans Pujol, le jeune libraire de Vic, résume d'une formule plus abrupte : "Plus le gouvernement de Madrid nous maltraite, plus nous nous sentons indépendantistes."
Jean-Jacques Bozonnet
6 comentaris:
Gràcies, Vicenç, per acostar-lo fins aquí!
Espectacular el ressò que han tingut els consultes. Qui els ha volgut menystenir ha quedat retratat.
Gràcies per compartir-ho! Demà a les 20.30 al Núria hi ha una primera reunió per parlar de la possibilitat de fer una consulta a Sant Boi.
Segurament ens hi veurem, si no ens cau el cel al damunt.
Moltes gràcies per oferir-nos la possibilitat de llegir-ho.
No ha caigut res, ja ho has vist. Jo n'he tret una bona impressió. A veure si sabrem estar a l'alçada.
Salut!
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